Anne Buchel | Emotions/Formations

Mon but est de contribuer à la résolution des manifestations émotionnelles douloureuses et/ou difficiles chez l'animal, ou chez le tandem animal-humain

Les émotions et l'organisme

La disposition à attribuer aux animaux des réactions humaines (anthropomorphisme) est habituelle car nous appréhendons le monde à travers ce que nous sommes. Etre conscient de cette maladresse me permet d’éviter la projection et de tenir à distance cette identification.
Le cerveau de l’animal est constitué, comme celui de l’humain, d’un système limbique appelé aussi cerveau émotionnel. C’est le centre des commandes émotionnelles. Ce système joue un rôle très important dans le comportement et dans les émotions comme l’agressivité, la peur, le stress, le plaisir, l’apprentissage… Plus précisément, la biologie des émotions concerne les espèces animales complexes (dites supérieures) : mammifères, chevaux, oiseaux, chiens, chats, singes, baleines, dauphins… Ces espèces ont une gamme d’émotions sociales comme la sympathie, l’envie, l’admiration, l’embarras, la honte, la culpabilité, l’orgueil, le mépris, l’indignation, la gratitude…
Exemple : un chien lorsqu’il a bravé un interdit, donne l’impression de se sentir coupable.
Les animaux disposent de structures cérébrales qui permettent d’établir une relation entre une réaction du corps, appelée ici émotion, et ce qui la provoque. Et ils mettent en mémoire différents épisodes émotionnels avec leur cause.

Apprécier et jauger les émotions

Les états émotionnels s’expriment avec les vocalises, les odeurs, les postures, les expressions faciales (mouvements des yeux, de la bouche, des muscles des joues).

On peut aussi les mesurer :

Avec le cœur : avec le cardio-fréquencemètre

Avec le cerveau : avec les électro-encéphalogrammes (pour les mammifères, oiseaux, poissons, fourmis, bourdons…)

Avec le sang ou l’urine : la présence d’hormones est constatée et varie selon les situations vécues

Prenons les exemples non exhaustifs de la peur et de l’amour.

La peur (le stress)

Face à une menace un animal va éprouver de la peur et se mettre en retrait. Mais avant sa fuite, ou son immobilité, sa paralysie, ses tremblements ou son agressivité, des hormones sont sécrétées, des ondes sont enregistrées. Cet état de tension aigüe de l’organisme astreint à mobiliser des défenses pour faire face à la situation menaçante, l’hormone appelée « cortisol » est alors libérée en forte dose. Les réactions sont externes et/ou internes.
Exemples : dérèglement intestinal pour les chevaux maltraités ; agressivité du chien enfermé toute les nuits dans le garage ; vigilance augmentée du chat persécuté ; défenses immunitaires affaiblies ; maladie de l’œdème chez le porc provoquée par le transport...
Le stress chronique provoque des désordres organiques souvent irrécupérables.

L'amour (l'affection)

Il est reconnu que plonger son regard dans les yeux de son chien produit dans les deux cerveaux la même réaction chimique du plaisir, l’hormone appelée « ocytocine » est libérée. Reconnue comme l’hormone sociale, elle crée un sentiment de confiance et facilite les interactions, elle renforce l’attachement. Elle sera le produit du câlin, de la récompense, du compliment fait à l’animal. Exemples : chez le labrador, le golden retriever ou chez le caniche royal le niveau d’ocytocine dans le sang est plus élevé que la moyenne. Ces données expliquent pourquoi ces chiens ont un comportement plus calme, avec un tempérament placide. Cela leur permet d’être des chiens d’assistance remarquables (chien guide pour aveugle, chien d’avalanche, de concours, de thérapie hôpital...).

Les animaux ont un pouvoir catalyseur, leur humeur est souvent égale, positive, généreuse, leur capacité à aimer est incommensurable.
Rajoutons de la valeur au monde avec la communication animale pour contribuer ensemble à l’harmonie inter-espèces.